Epaule coude et main

OrthoTraumatologie et Appareil locomoteur Membres

syndrome du canal carpien

Fiche d’information de la Société Française de Chirurgie de la Main

LE SYNDROME DU CANAL CARPIEN

Le nerf médian pénètre dans la main par un canal situé au niveau du poignet. Ce canal,constitué d’une gouttière osseuse, est fermé en

avant par un puissant ligament. Les tendons

fléchisseurs et le nerf médian s’engagent dans ce

conduit. Le syndrome du canal carpien est la

compression de ce nerf, le plus souvent par le

ligament.

Les troubles ressentis se caractérisent par des

engourdissements des 3 premiers doigts (pouce,

index, médius) et du bord externe du 4ème, des

sensations de fourmillements, de brûlures,

volontiers plus fréquentes la nuit ou au réveil. S’y

ajoutent des douleurs de la main qui souvent

remontent vers l’avant bras, le coude, voire l’épaule. Quand la maladie évolue, apparaissent une certaine

maladresse, une perte de la sensibilité, voire un déficit de mobilité du pouce avec une fonte musculaire

(amyotrophie).

Un électromyogramme est le plus souvent pratiqué (enregistrement du courant électrique véhiculé par le

nerf). Il précise l’importance de l’atteinte nerveuse et le lieu de la compression ainsi que l’éventuelle

association d’une atteinte du nerf cubital (4ème et 5ème doigts).

En l’absence de traitement, le nerf va progressivement perdre sa fonction et apparaîtra une perte de

la sensibilité des doigts (chute des objets, impossibilité de ramasser les objets fins), et une impossibilité à

réaliser certains mouvements du pouce (notamment les gestes fins comme ramasser une pièce de

monnaie,…)

La chirurgie est proposée lorsque

l’atteinte est déjà marquée à

l’électromyogramme ou lorsque le

traitement médical est inefficace (1 ou

2 infiltrations, rarement attelle

nocturne prolongée). L’opération

consiste à ouvrir le canal carpien en

sectionnant le ligament antérieur, soit

en ouvrant la paume de la main, soit

sous endoscopie (1 ou 2 petites

incisions). L’intervention se déroule le

plus souvent sous anesthésie locorégionale,

parfois associée à une

sédation.

La sortie est habituellement prévue

quelques heures après l’intervention

(mode ambulatoire), mais une

hospitalisation est toujours possible,

décidée, a priori du fait de l’état du

patient ou de sa situation familiale ou

géographique, ou bien en postopératoire

si une circonstance

particulière le nécessite.

La cicatrisation s’obtient en une quinzaine de jours, quelques pansements sont nécessaires, chaque

chirurgien propose son propre planning de soins. Le travail de rééducation est personnel. Il est possible

qu’une prescription de quelques séances de kinésithérapie soit nécessaire.

Le patient peut se laver les mains après une semaine. Le travail ou l’activité sont repris selon le type

d’occupation, en général après 15 à 21 jours. La conduite automobile est possible après le 10ème jour.

Les engourdissements disparaissent en général vite, en revanche, les pertes de la sensibilité s’améliorent

plus lentement, parfois incomplètement. Une petite douleur à la partie proximale de la paume est

habituelle et normale, du fait de la section du ligament et de la cicatrisation des tissus. Certains

mouvements pourront être douloureux pendant quelques temps (ouvrir une bouteille, tordre une

serpillière, passer la marche arrière d’une voiture...). La force musculaire pré-opératoire diminue pour

revenir au bout de 6 semaines à 3 mois.

Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complications secondaires :

- l’infection post-opératoire se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce :

douleurs anormales, pulsatiles ; gonflement et rougeur importants. Une réintervention est toujours

possible.

- une main gonflée, douloureuse, avec transpiration, puis raideur est rare mais préoccupante

(algodystrophie). L’évolution est traînante plusieurs mois, plusieurs années, des séquelles sont possibles

(douleurs résiduelles, une certaine raideur des doigts et/ou du poignet, parfois même de l’épaule).

- les lésions nerveuses sont exceptionnelles :

- fourmillements dans les doigts qui disparaissent en quelques mois,

- plaie du nerf nécessitant une réintervention.

La récidive est inhabituelle mais n’est jamais exclue.

Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez avant ou

après votre intervention. N’hésitez pas à lui en reparler avant de prendre votre décision.

Ajouter un commentaire

Anti-spam